Et bien ce lien, c’est Monsieur Jules-Abel Faivre, peintre, illustrateur, caricaturiste né à Lyon le 30 mars 1867. En effet, cet illustre artiste a vécu à La Croix Valmer au cours des années 20 et jusqu’à la fin des années 30, dans sa villa "La Pléiade" à Gigaro.
Abel Faivre avait étudié à l’École des Beaux Arts de Lyon, puis à celle de Paris et enfin à l’Académie Julian auprès de Jules Lefebvre et Benjamin Constant. Peintre reconnu, il s’était mis à l’école de Renoir qu’il fréquenta beaucoup et devint célèbre par ses affiches de propagande qui soutenaient l’effort de guerre français lors de la 1ère guerre mondiale de 14-18 : "L’or combat pour la victoire", "On les aura" (réalisée en 1915, cette affiche est l’une des plus célèbres parmi les 6 créées pour les emprunts). Il exposa souvent à la Société des Artistes Français, fut médaillé 3ème classe à l’Exposition Internationale de 1894 et médaillé d’honneur à l’Exposition de Lyon.
Doué pour le dessin et la caricature, il entra au journal "Le Rire" en 1895 et collabora à de très nombreux journaux et magazines comme "L’Assiette au beurre", "Candide", "La Baïonnette", "Le Figaro"… Certaines de ses pertinentes caricatures, encore d’actualité, sont visibles au Musée Jean Jaurès de Castres. Abel Faivre est l’un des grands noms des dessins d’humour de la fin du XIXème siècle et il sera élu Président de la Société des humoristes français. "Jours de guerre" Tomes 1, et 2 (1915-19 et 1922), de nombreux recueils de caricatures et les ventes d’oeuvres d’art (Drouot...), témoignent encore aujourd’hui de sa créativité et de la qualité de ses œuvres.
C’est autour des années 20, qu’Abel Faivre, comme nombre de ses compatriotes Lyonnais, fut séduit par les paysages, l’environnement, la gentillesse des habitants de La Croix Valmer (encore simple quartier de Gassin), et qu’il décida
de s’y s’installer. Cet homme simple et chaleureux était bien connu des Croisiens et tous ceux qui travaillaient pour lui dans son jardin ou sa maison savaient que c’était un "artiste" qui "dessinait" des situations cocasses qui faisaient rire tout le monde. Il avait même offert un carnet de ses célèbres caricatures à René Rinaudo qu’il appréciait beaucoup (carnet hélas disparu…) et bien sympathisé avec M. Camiade dont le petit-fils Michel-Joël collectionne maintenant ces anciennes parutions.
Artiste prolifique en phase avec son temps, il décéda à Nice le 13 août 1945 à l’âge de 78 ans mais fut enterré à Paris au cimetière du Père Lachaise.
Pour lui rendre hommage, la commune à donné son nom au boulevard qui passe au pied de son ancienne villa et conduit à l’hôtel Le Souleias. Si, aujourd’hui il vous arrive d’emprunter "le boulevard Abel Faivre", rappelez-vous les multiples facettes des œuvres de cet artiste original et talentueux dont les créations ont toujours du succès et se vendent encore bien.
D’après Brigitte RINAUDO-PINEAU
Sources : Musée d’Orsay, Musée des Armées, Salle des ventes Drouot...