250 000 visiteurs en haute saison
Benoît Berger, garde assermenté du Parc national de Port-Cros sur le secteur du Cap Lardier, invite un petit groupe de personnes à revenir sur les lieux incendiés en 2017. Le nombre est un grand écart en rapport au chiffre de fréquentation annoncé en plein été : environ 250 000 visiteurs. Véritable marée humaine, elle est l’une des causes d’éventuels incidents qui se multiplient faute d’inattention : entrée dans le massif alors interdit, cigarette allumée alors qu’il est strictement interdit de fumer 7j/7 toute l’année, etc... Chaque saison, 3 000 infractions sont relevées et 90 procès-verbaux sont rédigés. La sensibilisation est donc privilégiée mais face à certains comportement hostiles, la verbalisation tombe.
Pour information, les massifs sont fermés du 15/06 au 15/09 par arrêté préfectoral. Les gardes du littoral, assermentés par le Ministère de l’Ecologie et qualifiés de "police de l’environnement", patrouillent aux côtés de la Réserve Communale des Feux de Forêt afin de veiller à son respect. Tout contrevenant s’expose à 135€ d’amende.
Accès à l’ouverture des massifs
2022, année à haut risque incendie
Même si la cause n’est toujours pas identifiée, le lieu du dernier départ de feu est sans équivoque : parti du vallon des Gâches près de Gigaro et proche des habitations, son origine ne peut être qu’humaine. Ce 24 juillet 2017, 87 départs de feu ont été recensés dans le Var. 520 hectares ont brûlés en deux jours et demi, trois maisons ont été incendiées, huit pompiers blessés. Les différents corps de défense présents (pompiers, gendarmes, R.C.F.F., Parc national de Port-Cros...) ont confirmé une tête de feu de 35 mètres de hauteur, des flammes énormes, des sautes du feu jusqu’à 800 mètres de distance dues au vent soufflant à 120km/h.
Le garde donne les chiffres : "en 2017, 500 millilitres d’eau étaient tombés provoquant un risque incendie rouge extrême. En 2022, seulement 350 millilitres d’eau sont tombés. 900 auraient été salutaires. C’est donc une année à haut risque avec une possibilité de fermeture des massifs."
La reprise de la faune et de la flore
Après la montée direction Collebasse, un passage à la "vigie" (point culminant) permet d’observer les zones calcinées et celles de reprise de repousse des végétaux : cyste de Montpellier, calycotome épineux, pistachier lentisque, filaire à feuilles étroites, daphné garou, euphorbe characias, myrte, bruyère, chêne liège, chêne pubescent, chêne vert, immortelle... Le garde rappelle que la ramassage est interdit car propriété du Conservatoire du littoral. "La nature repart" observe le groupe. "Le brûlage est même favorable à certaines espèces" explique le garde. "Le Cap Lardier est un hot-spot de biodiversité en Méditerranée. Il faut protéger cette faune et cette flore très sensibles. Trois espèces y sont protégées : la tortue d’Hermann, le lézard osselet et la tortue cistude. Il ne faut pas les ramener à la maison non plus ! 2 500 arbres ont été abattus car ils étaient morts ou dangereux. Certains ont été laissés sur place car ils créent un écosystème qui nourrit les insectes."
Actions de prévention
"Chacun est acteur de la préservation de cet environnement" exprime l’une des membres du groupe. En effet, du particulier au professionnel de l’environnement, tout le monde est concerné...
... Le Parc national de Port-Cros allié à la commune de La Croix Valmer qui opère des actions de débroussaillage, d’arrachage de mimosas "espèce très inflammable et qui se développe trop", d’entretien des pistes D.F.C.I., de surveillance de 7h à 19h... Une réintroduction de tortues d’Hermann (décimée à 96% sur le territoire du Lardier) a été faite courant mai 2022.
... Les particuliers qui ont l’obligation de débroussailler autour de leur maison selon un métrage si l’on habite près d’un massif ou non (tous les détails, ici)
Pour rappel, par arrêté préfectoral du 11 octobre 2022, le préfet du var a prolongé la période rouge d’interdiction totale des brûlages de déchets verts jusqu’au 31 OCTOBRE 2022. Une décision qui fait suite à la sécheresse exceptionnelle que nous vivons actuellement.
Obligations légales de débroussaillement : 04 94 00 46 23
Accès massifs varois : www.var.gouv.fr