Histoire du site
Pierre Lacosse, inspecteur de l’environnement sur les secteurs Cap Lardier - Pardigon pour le Parc national de Port-Cros, revient sur le passé du site. « La profonde transformation de la côte provençale au cours de la deuxième moitié du XXème siècle avec son lot de projets immobiliers n’a pas épargné le site de Pardigon qui a subi de nombreux travaux, dont l’installation d’un golf au début des années 1990. Ces opérations ont profondément impacté les sols et probablement détruit les fins équilibres écologiques, permettant à une flore locale de se maintenir ».
Le plan de gestion du secteur de Pardigon
Pierre Lacosse et son équipe travaillent depuis l’acquisition du site par le Conservatoire du littoral en 2013, sur un plan de gestion pour redonner à Pardigon ses vertus originelles. « En 2015, il a été établi qu’il était important de mettre en œuvre une gestion forestière. Cela dans le but de maîtriser autant que possible les « espèces exotiques envahissantes » comme le mimosa, les griffes de sorcières ou encore les cannes de Provence. Ce pilotage permettra d’offrir aux populations riveraines un espace naturel accessible toute l’année pour la promenade et le ressourcement. Enfin, le plan de gestion préconise la mise en œuvre d’une sylviculture en favorisant les boisements autochtones ».
Les actions menés en 2022
2022 est une année charnière pour le site de Pardigon car le Conservatoire du littoral a prévu des coupes complémentaires à celles de 2019, au sud de la RD559 sur les gros peuplements de mimosas. Pierre Lacosse ajoute que : « de son côté le Parc national de Port-Cros, au travers du plan de relance, a ciblé sur la partie Croisienne du site, la lutte contre les espèces exotiques envahissantes. Une nouvelle opération qui permettrait un complément aux coupes déjà prévues par le Conservatoire ». En plus des coupes qui seront effectuées, un dessouchage mécanisé sera conduit pour limiter la reprise inévitable du mimosa.
Les propositions de reforestation
Pierre Lacosse fait le point sur les espèces pressenties dans le cadre de la reforestation du site de Pardigon. « Il s’agirait des trois chênes et de trois pins locaux en faisant la part belle aux feuillus par rapport aux résineux. Des plantations auxquelles s’ajouteraient l’arbousier, le frêne à feuille étroite, l’orme champêtre, l’aulne glutineux, le peuplier blanc et le peuplier noir. L’objectif visé est le maintien sur l’ensemble du projet, d’une mosaïque de milieux forestiers entrecoupés de milieux ouverts ».
Une origine de plantation locale
« L’origine des plants sera locale puisqu’ il est prévu des récoltes de semences ou de boutures dans les environs immédiats du site, ce pour les 16 espèces retenues. Cela dit, la reforestation de Pardigon ne doit pas créer des bulles d’inflammabilité que les lotissements auraient à traiter en obligation légale de débroussaillement. C’est pourquoi, il sera important de privilégier le reboisement à l’extérieur des OLD en décalant les pelouses et donc le pâturage sur ces dernières ». Un détail important, estime Pierre, qui ferait de l’intérieur du site un périmètre plus boisé que sa périphérie au contact de l’urbanisation.
Le projet de reboisement cible les terrains du Conservatoire du littoral du site de Pardigon sur les communes de Cavalaire-sur-Mer et de La Croix-Valmer, au nord comme au sud de la RD 559. En terre Croisienne, la surface intéressant le projet couvre 18 hectares (10ha au nord et 8ha au sud de la RD 559. Sur Cavalaire, la surface intéressée s’élève à environ 9ha (6ha au nord et 3ha au sud de la RD 559).