Une demande du Parc national de Port-Cros
Spécialisés dans la gestion adaptative de la biodiversité, les 11 étudiants accompagnés de 2 professeurs doivent étudier pendant une semaine la végétation et deux groupes d’insectes différents et les mettre en relation afin de mieux comprendre leur développement et leur évolution post incendie. “Nous avons choisi les fourmis et les orthoptères (grillons, criquets, sauterelles) pour des raisons de saisonnalité” explique une étudiante. “La demande du gestionnaire est de voir si les fascines posées en novembre dernier, ont eu un impact positif ou non sur ces insectes et si elles ont été utiles pour la végétation.”
Une étude qui va également permettre de voir si certaines communautés d’insectes sont toujours présentes après les incendies par rapport à des inventaires réalisés les années précédentes par le Parc.
“Pour nous, c’est très intéressant que des étudiants viennent faire ce genre d’étude car ils sont très pointus et nombreux, ce qui permet de quadriller une zone plus facilement et de l’étudier plus rapidement” complète Pierre Lacosse, agent du Parc national de Port-Cros.
Un travail de fourmis
Une mise en pratique et en situation pour ses étudiants qui ont eux-mêmes choisis leurs zones de gestion et se sont répartis sur 4 secteurs aux expositions et environnements similaires. Pendant 3 jours, ils ont quadrillé ces zones afin d’analyser la communauté végétale et poser des pièges Barber qui consistent à mettre au sol un pot avec de l’eau et une solution tensioactive, évitant que l’insecte flotte et puisse remonter, permettant ainsi de récupérer toute la faune du sol. 24 heures après avoir été posés, les pièges sont retirés et seules les fourmis sont conservées pour être identifiées et étudiées. Une fois les conclusions tirées, un protocole de gestion est rédigé par les étudiants afin que celui-ci soit reproductible dans le temps.
Des protocoles utiles dans le temps
Les protocole sont souvent repris et adaptés en fonction des cas par les agents du Parc, comme l’étude effectuée l’an dernier à Porquerolles sur le piétinement du sentier du littoral.
“Ces protocoles permettent d’étudier l’évolution de la biodiversité en fonction des différentes perturbations rencontrées (inondations, incendies, glissements de terrain…). On n’en tirera peut-être pas les bénéfices tout de suite, mais un jour, on pourra dire comment un milieu a évolué en fonction des contraintes.” précise Pierre Lacosse.
Une démarche appréciée par la commune
“Nous avons été très marqué par les incendies de juillet 2017,” se rappelle Catherine Huraut, adjointe à l’environnement “beaucoup de travaux ont été réalisé avec notamment la pose des fascines, la réhabilitation du sentier. Ce qui m’intéresse, c’est de savoir comment la nature se reconstruit après, ce qu’il faut faire et ne pas faire.”
Force est de constater que la nature n’a pas besoin de l’homme, elle a repris ses droits avec le renouvellement de certaines communautés végétales qui n’étaient plus présentes.