Parenthèse historique
C’est en 44 av J.-C, après une guerre civile féroce durant laquelle les états généraux de César s’entretuent, que de nombreuses légions finissent par être démobilisées. La VIIIème légion (Legio Octava Norum), la légion d’Auguste, fut installée dans les Maures et l’Estérel, avec Fréjus comme capitale locale. C’est dans ce cadre que les 6 000 à 8 000 hommes reçurent des terres par tirage au sort, des domaines établis par les géomètres romains regroupant des lots de 700 mètres de côté. Le site de La Croix Valmer verra alors le jour... simple cabane au départ, puis villa structurée et florissante. Pardigon II devint avec ses 3600 m2 la plus grande des villas maritimes du sud de la Gaule, encore visible aujourd’hui.
Une propriété qui comprenait une centaine d’hectares de vignes, des chais abritant des fouloirs ou encore un pressoir. Une centaine de personnes vivait sur ce domaine, dont le propriétaire faisait commerce avec l’Italie et l’Espagne en transportant le vin dans des amphores au port de Fréjus. La villa gallo-romaine fût occupée de l’an I avant Jésus-Christ jusqu’au VIIème siècle de notre ère. Ce site antique reste à ce jour, le seul site visitable entre le site archéologique d’Olbia à Hyères et la ville forteresse gréco-romaine de Fréjus.
Préserver la villa romaine
Au fil des époques, après des périodes successives de nettoyages, de fouilles et d’abandon, de nombreuses actions ont été entreprises afin dans un premier temps de limiter sa détérioration. Puis, suite aux préconisations du Service Régional de l’Archéologie, validés par la Direction Régional des Affaires Culturelles, le Conservatoire du Littoral et la commune de La Croix Valmer ont réalisé des travaux de maçonnerie, de stabilisation des murs et de remblaiement partiel des parties abîmées par le temps. C’est sous la direction d’un architecte spécialisé, que l’entreprise des Compagnons de Castellane a exécuté ces travaux. Après les murs, il a été déposé dans les pièces environ 300 m3 calcaire concassé et 75 m3 de briquette pour permettre à la villa de faire face, plus facilement, au temps qui passe.
Des travaux de valorisation du site avec la création d’un cheminement autour de la villa, du mobilier et une signalétique seront installés dans un deuxième temps afin d’enrichir le site, le rendre plus vivant et accessible au public.
Les visites guidées reprendront bientôt grâce à la mobilisation des membres de l’association Archéologique Aristide Fabre.