6 avril 1934 : La Croix érigée en commune
La Croix et Cavalaire, hameaux de Gassin, rapportaient des sommes importantes aux caisses Gassinoises, notamment grâce à la production viticole de l’époque. Dès 1925, Le Hameau de La Croix exprime son souhait de devenir indépendant, mais Gassin ne souhaite pas laisser filer sa « vache à lait ». Les Gassinois préféreront d’abord retirer leur emprise sur Cavalaire en 1929. Mais au fil des années, la révolte indépendantiste se fait de plus en plus ressentir, et ce, jusque dans les rangs du conseil municipal Gassinois, composé de nombreux élus Croisiens. Les polémiques se multiplient à ce sujet et il faut attendre l’appui du sénateur Varois Louis Martin dans ce dossier mouvementé pour qu’enfin les institutions érigent La Croix en commune. La loi est votée, le 6 avril 1934. Son premier Maire, Louis Pellegrin, donnera son nom définitif au village en le rebaptisant La Croix Valmer en 1935. Un hommage très personnel à sa propriété nommée "Valmer".
15 août 1944 : Les alliés en libérateurs
À peine érigée en commune, La Croix Valmer voit la Seconde Guerre mondiale être déclarée en 1939. Les allemands marchent sur Paris en 1940 et les italiens occupent la région en 1942. Un an plus tard, Mussolini est arrêté, la Provence passe alors sous occupation allemande, la Wehrmacht prend ses quartiers dans sur le territoire. Les premiers mois de l’année 1944 sont difficiles. L’occupation allemande se durcit et fait régner l’angoisse au sein du village... Mais à l’approche de l’été les rumeurs d’un débarquement sur les plages de Méditerranée se chuchotent. Le 15 août, après minuit, les alliés Anglais, Américains et Canadiens débarquent sur les plages de La Douane et de Gigaro. La mer est noire de bateau, le Débarquement de Provence est en marche. Le 16 août, les Croisiens accueilleront la flotte française. Les habitants de l’époque racontent que la Marseillaise fut entonnée et reprise avec ferveur par tous les bateaux, dans l’ensemble de la baie.
22 septembre 1965 : La Croix Valmer, ville portuaire ?
Les années qui suivront la fin des combats marqueront un tournant pour La Croix Valmer. À l’image du pays, il est temps pour le village de faire sa mue. Un nouveau chapitre s’ouvre, celui du renouveau économique. Les activités agricoles s’effacent peu à peu au profit des investisseurs immobiliers. Les années 1950 voient l’arrivée de nombreux lotissements et autres créations souvent anarchiques... Mais peu importe ! Chacun tente de s’octroyer le moindre lopin de terre. Croisiens ou touristes, même combat. Les promoteurs pointent le bout de leur nez aux quatre coins du village et déjà, à l’époque, le quartier de Gigaro séduit et inspire les architectes. Certains se pencheront sur la création d’un port dans l’anse de Jovat. Le 22 septembre 1965, cette idée que l’on qualifiait de « fantasque » et « démesurée » obtient un avis favorable au conseil municipal. Le projet prend de l’ampleur et des croquis sont réalisés, mais l’idée d’un port à La Croix Valmer pour satisfaire un tourisme fortuné fait quelques vagues. Les associations de protection de l’environnement se soulèveront contre cette construction et viendront à bout des promoteurs immobiliers, soutenus par la population locale. Clap de fin pour le futur port Croisien. Aujourd’hui, Jovat peut profiter d’une biodiversité exceptionnelle.
27 juin 1980 : Un dix-huit trous à Pardigon
La Croix Valmer se forge une certaine réputation auprès du grand public, à la recherche d’un cadre de vie comme seul notre commune peut lui offrir. Les demandes immobilières explosent et les touristes affluent chaque saison, toujours plus nombreux. Les années 80 seront celles des grands bouleversements urbains. Face à la demande, les projets immobiliers se multiplient. La « Côte Dorée » voit le jour, un quartier assez grand pour accueillir 37 000 m2 de planché. Les promoteurs y agrandiront notamment la Place des Palmiers, y construiront la salle des fêtes ou encore la piscine municipale. Des années qui verront également la création du complexe immobilier Odyssée 80. Une folie des grandeurs qui gagnera notre littoral, puisqu’il est projeté de réaliser un golf de dix-huit trous à Pardigon, entouré d’hôtels et de commerces. Le 27 juin 1980, les promoteurs obtiennent l’approbation de la Préfecture pour une construction s’étalant sur 86 965 m2 entre La Croix Valmer et Cavalaire. À ce moment précis débutent d’incroyables procédures judiciaires engagées par différentes associations pour mettre fin à ce projet. Leur chance ? La découverte sur le terrain d’une espèce protégée d’orchidée ! Pardigon est alors déclaré « Site remarquable », empêchant l’implantation d’un projet immobilier dans le secteur.
Passage à l’an 2000 : Un nouveau statut à assumer
Au fil des époques, le village s’est considérablement développé. Symbole de cette évolution : notre situation démographique. En 1934, La Croix Valmer comptait 863 habitants. Un chiffre qui s’élève à 3875 en 2023. Face à l’afflux des vacanciers, toujours plus nombreux à vouloir profiter de notre petit coin de paradis, un Office de Tourisme et d’Animation Culturelle est crée en 1997 pour les accompagner dans leur séjour. Aujourd’hui, la structure voit défiler près de 16 000 vacanciers en période estivale. S’appuyant sur une notoriété grandissante et une économie dynamique, la commune jouit d’une richesse viticole, également essentielle à son rayonnement. Tout autant que notre environnement préservé et nos sites naturels extraordinaires, berceaux d’une qualité de vie dont seul notre village a le secret. La population croisienne qui dépendait de l’agriculture, vit aujourd’hui essentiellement du tourisme et du commerce. Symbole de ce bouleversement, l’arrivée sur la commune de nombreux établissements haut de gamme qui contribuent aujourd’hui à notre prestige. Un développement touristique qui n’entache en rien la volonté de la Ville de s’inscrire dans le développement d’une économie respectueuse de l’environnement. La Croix Valmer signe notamment la charte du Parc national de Port-Cros en 2016 avec un objectif en tête : accroitre l’attractivité du territoire tout en respectant la nature et sa biodiversité.